Tradition syriaque (3) (La)

La Fondation Pro Oriente avait invité à ce Colloque syriaque des participants des Églises orientales catholiques (chaldéenne, syrienne, maronite, malabare et malankare), des Églises orientales orthodoxes (syrienne orthodoxe d'Antioche, malankare orthodoxe de l'Inde) et de l'Église assyrienne de l'Orient (vieux et néo-calendaristes), c'est-à-dire tous ceux qui partagent un héritage spirituel et liturgique commun de langue et de tradition syriaques. En s'appuyant sur les acquis des deux premiers Colloques syriaques (Vienne 1994 et 1996), en particulier sur la clarification des différents sens des termes les plus importants : « phusis », « hupostasis », « prosôpon », « kyana », « qnoma » et « parsopa » dans l'usage qu'en font respectivement les diverses traditions, les participant sont procédé à une révision touchant la personne et les œuvres de Théodore de Mopsueste. On dispose en effet aujourd'hui d'un plus grand nombre de ses écrits, ce qui n'était le cas des générations précédentes ; et à la lumière de l'estime universelle dans laquelle il était tenu de son vivant, tous ont convenus que le temps était venu de réévaluer l'anathème jeté sur Théodore et sur ses œuvres cent vingt cinq ans après sa mort au deuxième concile de Constantinople en 553. Une recommandation a été faite aux Églises de considérer la possibilité de supprimer cet anathème de leurs mémoires. De même, en ce qui concerne la personne et les œuvres de Nestorius, patriarche de Constantinople, les participants ont souhaité qu'une distinction soit faite entre la personne de Nestorius, sa foi et son souci pastoral d'une part, et l'hérésie désignée sous le nom de « nestorianisme » d'autre part. En outre, ils ont pris note du fait que l'Église assyrienne de l'Orient n'a pas pris part aux controverses christologiques dans lesquelles Nestorius était impliqué. Le patriarche Nestorius n'est pas le fondateur de l'Église de l'Orient, comme on le suppose souvent, ni l'un de ses hiérarques, mais il est devenu l'un de ses maîtres respectés.