Spinoza lecteur de Maïmonide

Spinoza lecteur de Maïmonide

de Catherine Chalier

Collection Philosophie & théologie

336 pages - mars 2006

29,00€

Spinoza (1632-1677) parle toujours de Maïmonide (1135-1204) avec une extrême sévérité : sa propre certitude que la Bible ne contient aucune vérité d'ordre philosophique, mais seulement un contenu moral à destination des ignorants, se révèle incompatible avec l'œuvre d'un prédécesseur soucieux, au contraire, de montrer que, pour celui qui sait lire, la Bible a bel et bien un contenu philosophique. Pourtant, les questions de Maïmonide – à défaut de ses réponses – scandent l'œuvre théologico-politique de Spinoza. Ce livre cherche donc à dessiner la ligne théorique complexe qui, à la fois, unit et sépare Spinoza et Maïmonide. Il explique pourquoi le premier dut tenir à l'écart le second, en durcissant et en simplifiant à l'extrême ses positions afin de mieux se démarquer de lui, Si Maïmonide fut, en effet, une source indéniable de réflexion pour Spinoza, ce dernier refusa toujours, sans la moindre concession, sa tentative de « sauver » la Bible aux yeux des philosophes. Les questions examinées ici sont partagées, de façon conflictuelle, par les deux philosophes : la lecture de la Bible, les idées de Dieu et de sa Providence, la prophétie et la différence entre loi divine et loi humaine, les régimes politiques qui permettent de vivre en paix et enfin le désir de salut. Malgré sa détermination à exclure Maïmonide de son propre chemin d'analyse des liens entre théologie et philosophie, pour cause d'inutilité et de danger, l'œuvre de Spinoza trouve un éclairage important dans sa confrontation à celle de Maïmonide anxieux, pour son compte, de répondre aux perplexes de son temps, déchirés entre une sagesse issue de la Bible et une sagesse issue de la philosophie grecque. L'histoire de cette tension entre les deux sagesses caractérise la culture occidentale, ce livre en explore un moment décisif. -- Spinoza (1632-1677) always refers to Maimonides (1135-1204) with extreme severity. His own certitude that the Bible contains no truth of a philosophical nature, only a moral content intended for the ignorant, is incompatible with the work of his predecessor, who, on the contrary, was careful to show that if one reads it correctly, the Bible does indeed have philosophical content. Yet questions referring to Maimonides are present throughout Spinoza’s theological-political work. This book indicates the complex theoretical line that both unites and separates Spinoza and Maimonides. It explains why the former was obliged to hold the latter at a distance, rigidifying and simplifying his positions to the extreme in order to mark their differences. Although Maimonides was an undeniable source of reflection for Spinoza, the latter always refuted his attempt to “save” the Bible in the eyes of philosophers. The questions examined here represent topics that oppose the two philosophers: the reading of the Bible, ideas about God and his Providence, prophecy and the difference between divine and human law, political regimes that allow people to live in peace and lastly, the desire for salvation. In spite of his determination to exclude Maimonides from his own analysis of the links between theology and philosophy, because he considered him both useless and dangerous, the work of Spinoza is greatly enlightened by confrontation with Maïmonide. For the medieval philosopher, anxious to respond to the perplexities of his times, was torn between the Bible’s sagacity and that of Greek philosophy. The history of the tension between the two sources of wisdom is characteristic of Western culture. This book explores a decisive moment in that history.
  • Dimensions : 135x215
  • ISBN : 9782204080156
  • Poids : 432 grammes

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