Sources et méthodes de l'hagiographie médiévale

L'histoire des saints a toujours attiré un large public et a connu un vaste essor dès l'époque mérovingienne. Si le « genre hagiographique » est aujourd'hui quelque peu décrié, il n'en a pas toujours été ainsi. Qu'elles soient utilisées dans la liturgie ou pour l'édification des fidèles, les légendes hagiographiques, « Passions » des martyrs et « Vies et miracles » des saints, constituent une source historique de premier ordre pour l'historien de la sainteté certes, de l'Église médiévale, mais aussi de la société, de la culture, de la vie quotidienne... C'est même une des sources essentielles de l'histoire du haut Moyen Age occidental. Cependant, il n'est pas toujours facile de se débrouiller dans la masse des textes conservés. La « Bibliotheca hagiographica latina », publiée par les « bollandistes », jésuites spécialisés depuis le XVIIe siècle dans l'étude des vies de saints, compte plus de 9000 numéros... et elle ne recense que les textes latins imprimés. Il faut y ajouter les récits en langue vulgaire et les inédits, encore nombreux. Les instruments de travail existent, certains datant même du XVIIe siècle, tels les « Acta sanctorum ». De nombreux points de méthode ont été étudiés au fil des années, mais encore faut-il connaître tous ces ouvrages, et faire un certain tri dans ce qui est ancien mais toujours utile, récent mais dépassé, ou sans intérêt pour l'historien, domaine où le meilleur côtoie le pire. Cet ouvrage a été conçu pour répondre à deux attentes. Il initiera ceux qui veulent aborder la littérature hagiographique médiévale, mais qui ne connaissent pas tous les ouvrages qui leur faciliteront la tâche, et il satisfera tous ceux, clercs ou laïcs, qui s'intéressent aux saints de leur église et qui veulent se renseigner sur la vie et le culte de ceux-ci au-delà de ce qu'ils trouvent dans les compilations ordinaires.