La péricope de la femme adultère

« Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre », dit Jésus dans l’évangile de Jean, alors que la foule se prépare à lapider la femme adultère. Quel est l’enjeu de ce moment évangélique ? Jésus en personne, car c’est lui qui se trouve mis en procès à travers la femme accusée.
Cette péricope bien connue n’a pourtant pas fini d’étonner les exégètes. Absente dans certains manuscrits, retouchée dans d’autres, elle a clairement posé problème dès les temps apostoliques. Ce qu’éclaire Onyekachi Ugwu, tout en soulignant à quel point ce récit veut lutter contre les préjugés. Les thèmes que l’on y trouve sont toujours
d’actualité, qu’il s’agisse du rôle des femmes, de la sexualité, ou encore de la possibilité du pardon.
Simple outil pour attaquer Jésus lorsqu’elle est entre les mains de ses adversaires, la femme adultère redevient un être humain en rencontrant le Christ.
La victoire qu’anticipaient ses accusateurs se mue en oeuvre de salut, anticipant une autre victoire, définitive, sur la mort.
Une lecture vivifiante à l’encontre des idées reçues.
Prêtre lazariste, desservant la chapelle de la Médaille miraculeuse, docteur en théologie, le père Onyekachi Ugwu enseigne l’exégèse biblique à l’Institut catholique de Paris.