Le Livre des Lamentations

Annexées au livre de Jérémie ou faisant partie des cinq « rouleaux » (Megilot), les Lamentations constituent l’un des livres les plus connus de la Bible, ne serait-ce que par son utilisation liturgique. Il est remarquable par sa structure alphabétique et l’emploi de nombreuses images. L’attribution au prophète Jérémie est traditionnelle, de même que son lien avec la destruction du Temple de Jérusalem (en -587/586). Après une mise au point sur l’approche contemporaine et une interrogation sur le contenu théologique du livre, est étudiée l’histoire de son exégèse. Les Lamentations sont assez peu commentées par les Pères ; l’exégèse qu’en donne Origène (dont seuls des fragments ont été conservés) fait l’objet de l’une des études de cet ouvrage. Les commentateurs juifs utilisent le Midrash rabba sur les Lamentations mais ne cessent de renouveler leur exégèse, en insistant aussi bien sur une approche littérale que sur les applications à travers le temps ; on notera l’importance des commentaires d’Isaac Arama (xve siècle) et de Moïse Almosnino (xvie siècle). En exégèse chrétienne, les premiers commentaires latins ne datent que du ixe siècle ; par la suite, les commentaires sont plus nombreux, notamment au xiiie siècle ; ils sont attentifs aussi bien aux questions liées au contexte dans lequel est né le livre qu’à ce qui concerne sa forme. Le xvie siècle chrétien produit plusieurs commentaires tant en milieu catholique que dans le monde protestant ; seul est étudié ici le commentaire de Jean Calvin, qui utilise l’apport de ses prédécesseurs et compose une oeuvre à visée pastorale, fondée sur une traduction nouvelle.

Ce volume est issu de la vingtième des « Journées bibliques » organisées par le Laboratoire d’Études des Monothéismes/Centre d’études patristiques, UMR 8584 (CNRS-EPHE Sciences religieuses-PSL-Sorbonne Université) et l’UR 4378, Faculté de théologie protestante (Université de Strasbourg).

Ont participé à cet ouvrage : Matthieu Arnold, Gilbert Dahan, Jan Joosten, Alain Le Boulluec, Annie Noblesse-Rocher, Jean-Pierre Rothschild.